Somalie: ramadhan c’est 12 mois sans rupture du jeûne

La famine en Somalie a tué des dizaines de milliers de personnes au cours des derniers mois et la situation pourrait empirer davantage à moins qu’une action urgente ne soit entreprise, met en garde aujourd’hui la FAO qui évalue à 120 millions de dollars les fonds nécessaires pour faire face à la sécheresse dans la Corne de l’Afrique et fournir une assistance rapide à l’agriculture. Le directeur général de la FAO a annoncé:

« Nous devons prévenir une tragédie humaine aux vastes proportions. Autant que l’aide alimentaire d’urgence qui est requise aujourd’hui, nous devons également investir davantage dans des interventions durables immédiates et à moyen terme pour aider les agriculteurs et leurs familles à protéger leurs avoirs et continuer à produire de la nourriture. »

En ce mois de ramadhan, mille enfants somaliens meurent chaque jour sous le regard impuissant de leurs parents. La dette grecque était elle plus urgente ? L’union européenne a plus besoin de la Grèce que ces 350000 personnes ont besoin de se nourrir.

Cela étant, un des statuts a attiré mon attention sur un réseau social : « Les Somaliens commencent par créer la famine et alertent les bonnes âmes de l’ Occident en suscitant un sentiment de culpabilité.Levée de fonds, puis arrivée massive de secours matériels et humains.Confiscation des biens par les islamistes pour leur usage personnel et, pour finir en beauté, capture d’otages occidentaux pour une mise à prix suivant un processus très à la mode depuis quelques temps » !

Je me demande simplement si l’auteur de cet aphorisme a bien vu la fameuse photo de Kevin carter prix Pulitzer 1993, la photo de cette petite fille famélique qui s’est écroulée sur le chemin en en se rendant au camp de secours des Nations unies, situé un kilomètre plus loin. Un vautour attendait la mort de l’enfant pour la dévorer ;

Le french docteur écrit: « il a fallu des mois de campagne d’opinion, des efforts inouïs de communication pour qu’enfin la Somalie, parvenue au fond de la détresse, « passe » dans les médias. Lorsque la machine humanitaire s’est mise en route, elle l’a fait d’une façon spectaculaire et inadaptée. La grande opération « riz pour la Somalie » a constitué une réponse peu appropriée aux véritables problèmes. Les difficultés sur le terrain en Somalie ne provenaient pas d’un manque d’apports alimentaire ou financier. Les campagnes médiatiques avaient fini par débloquer d’importants moyens pour ce pays. Le facteur limitant était la capacité opérationnelle de ceux qui apportaient l’aide et surtout l’extraordinaire instabilité du pays. L’omniprésence des bandes armées, leur tendance à rançonner la population et à détourner l’aide qu’on lui destine rendaient inefficace la distribution ». L’histoire récente des interventions humanitaires en Somalie nous enseigne une autre chose importante: la mobilisation financière en cours, aussi nécessaire soit-elle, ne sera pas suffisante pour assurer le succès des opérations de secours et sortir la Somalie du cycle infernal actuel. Il n’y aura pas de résolution humanitaire à cette crise comme il n’y en a pas eu pour les autres. Si la réponse humanitaire en urgence, est, à ce stade, la seule envisageable étant donné la gravité de la situation, elle est loin d’être satisfaisante. Elle permettra certainement de circonscrire l’incendie alimentaire, mais pas de l’éteindre, faute d’autres perspectives plus politiques. Si l’Etat somalien est moribond, la tragédie actuelle est également le révélateur de la défaillance collective de la communauté internationale et des Etats de la région. Le drame de ce pays sans ressources, ni valeur stratégique peut se résumer d’un mot: abandon. Rien n’a changé en 20 ans. Faute de vision à long terme, la communauté internationale, au travers des Nations Unies, se contente aujourd’hui comme hier, à chaque nouvelle crise, de recettes temporaires et humanitaires, le temps que les regards se détournent de la corne de l’Afrique et des populations affamées, délaissées par leurs propres gouvernements. Pourquoi en serait-il autrement demain ? Faute de changement d’approche et « d’un investissement sur le long terme » comme le demande la FAO (sur les questions agricoles notamment),il sera impossible de sortir du piège de la réponse humanitaire, et impossible d’éviter que ce type de crise ne se reproduise.

A l’heure où ces victimes s’éteignent l’une après l’autre l’UA décide enfin de bouger le petit doigt en ne faisant rien d’autre que du politiquement correct à tors et à travers. La vie d’un être humain n’a plus de valeur ou mon idéalisme me joue des tours ?ne me répondez pas, répondez à ces enfants qui n’ont pas demandé à venir au monde et qui n’ont posé aucune question.. Ne parlez plus, , réagissez ! ( Les ONG aussi sont concernées par ce message humanitaire)

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