Sadomasochisme: Le plaisir de l’humiliation

Je sais que ce thème peut heurter la sensibilité de certains, parce que le religieux peut-être s’y mêle. Comme a dit Spinoza: « Ni rire ni pleure, mais comprendre».J’ai choisi ce thème précisément, parce que je vois que c’est un phénomène social qui touche notre société à savoir Maghrébine, et dont le degré est très frappant. D’ailleurs, j’ai remarqué que la plus part entame le sujet timidement. Certains ne le font pas par timidité peut-être, d’autres par pudeur.

Alors qu’il est important voire très important, de comprendre ce phénomène, non seulement parce que cela fait parti du cursus vital, mais surtout, pour le comprendre et éviter de tomber dans ce registre maladif: pour une vie personnelle saine et sereine, parce que notre société souffre énormément de sadomasochisme et de rapports complexes…pour plusieurs raisons socioculturelles : l’ignorance, le religieux, le politique… tous, créent une sorte de frustration dans la société ce pourquoi il y a un tas de complexes qui engendrent la frustration, des pathologies, des rapports complexes et des personnes perverses et tordues.

Heureusement que je suis là ! Pleine d’audace, je tente de jouer l’intermédiaire entre le thème et vous.

Nous ne pouvons donc pas parler de sadomasochisme sans évoquer l’œdipe. Vous allez me dire pourquoi ? Pour la simple raison que l’œdipe constitue l’élément déclencheur du sadomasochisme. Comme vous le savez, cela a bien été prouvé par des chercheurs de la discipline concernée (psychanalyse bien sûr (voire même des sociologues)).

Œdipe est la forme la plus concrète du rapport au pouvoir, à Dieu et à toute autre force ascendante que le « parent » peut représenter. Le parent est placé sur un piédestal, souvent non assumé, ce regard se traduit en amour obsessionnel ou en haine acharnée contre le dit parent. Ce sentiment n’empêche pas l’individu de prendre son ascendant comme référence de sa propre réussite et de son rapprochement de l’idéal de pouvoir auquel il se compare. La quête œdipienne impose une exploration de toutes les émotions et les sentiments éprouvés par l’individu pendant sa recherche, l’intérêt de l’individu se concentre surtout sur ses expériences négatives et trouve du goût à apprécier les émotions les plus négatives et les explorer, car c’est en les vainquant qu’il se débarrassera du piédestal qu’il a créé lui-même pour y placer son paternel.

Le lien entre « le complexe oedipe » et « sadomasochisme »

Au fur et à mesure à travers le temps…l’Homme a traduit cette violence émotionnelle et lui a donné un visage visuel, une forme concrète: la violence se traduit en acte /on parle maintenant de fouet et de violence physique…

Vouloir explorer la douleur comme » Expérience émotionnelle (et physique) » parvient souvent de cette exploration, au début l’envie est de pousser ses limites, se prouver que l’on peut mieux exister dans d’autres rapport de force que celui du parent/enfant. Certains trouvent leur exhalation dans la figure d’esclave attenant à une force étrangère pour laquelle la gratitude n’est pas ombilicale mais plutôt émotionnelle tandis que d’autres se retrouvent dans l’image du maître aux grands pouvoir qui, à l’image de Dieu, n’a ni parent ni descendant mais seulement des escales pour assouvir ses envies les plus absurdes. Peut-être qu’il y a un lien permanent entre le sadomasochisme et le rapport à la figure paternelle, mais je trouve qu’il y a bien une lecture œdipienne du rapport à la douleur et au pouvoir, que j’ai essayé d’exposer dans le premier paragraphe.

(Ps: j’ai utilisé le mot parent au lieu de « père » pour étaler ma lecture sur le féminin aussi, histoire de pouvoir remplacer Œdipe par Electre sans changer le sens du texte.)

Autrement dit, l’œdipien entretient un rapport complexe avec le parent du même sexe et le transfère sur le parent du sexe opposé (quelque soit la nature de ce rapport: amour, haine, envie de meurtre ou de viol…)

Et pour se débarrasser de l’ombre de ce rapport il mène une recherche (personnelle, qui n’inclue souvent pas le parent)

Pour se libérer à travers la douleur (masochisme qui à son tour déclenche un désir de faire à autre pour venger sa douleur et son ego)

Œdipe peut bien être un moteur d’envie Sadique ou Masochiste mais il ne s’exprime pas d’une façon directe dans le processus de l’assoupissement par la douleur.

Ce que j’essayais de faire c’est de tracer les limites entre l’œdipien comme trait psychologique (relevant plutôt de la contrainte que peut avoir un individu) et le sadomasochisme qui est plutôt une voie (une quête émotionnelle voire même spirituelle qui a un trait libidinal car elle opère surtout sur les notions de limite et de douleur (toutes les deux appliquées à l’expérience de corps en premier lieu).

C’est l’expression d’un amour maladif et obsessionnel, on veut posséder et chosifier ce qu’on appel l’être aimé et cela pousse l’aimant à des comportements agressifs envers ce dit être aimé ou objet d’amour.

Le baisé que réclame un enfant capricieux chaque soir avant de dormir, l’harcèlement d’un amant psychotique envers son objet d’amour, ou encore l’amour sans retour et la déception que peut vivre un aimant…cela ne peut être qu’une obsession, une recherche de l’extrémité de soi, un vouloir être, un vouloir se dépasser, une sorte de compétition et un désir d’embrasser sa propre souffrance que ce soit physique ou morale.

Le sadomasochisme est un thème très intéressant, il se veut le reflet d’un monde basé sur les rapports: dominé/dominant. Cet article si vous voulez, vous invite à la réfléchir à vous poser des questions pertinentes folles et osées vis à vis de soi. Il réclame d’être franc avec soi même pour embrasser la profondeur du moi et laisser crier l’émoi, ainsi devenir bienveillants éveillés et conscients dans nos rapports avec l’Autre. Une leçon de vie.

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