Quel avenir?

La situation politique en Tunisie se caractérise dans les faits par une pagaille à tous les niveaux, et par des perspectives floues. En effet on peut constater les faits suivants:– Un président de la République qui essaie de se créer une image de marque avec des décisions plus médiatiques qu’efficaces ou qui n’ont pas une consistance politique

réelles.

– Une Assemblée Constituante qui patauge dans des problèmes artificiels. Enfin de compte, elle n’a rien réalisé de consistant dans l’élaboration de la nouvelle constitution

jusqu’à aujourd’hui.

– Un gouvernement qui n’ose pas agir, comme tanisé par la peur, la peur de mécontenter les pays occidentaux et la peur de mécontenter les salafistes. Le résultat de ces peur, de son laxisme et de son incompétence, est qu’il a mécontenté tout le monde: Toute la société, les salafistes et les pays occidentaux.

– Une opposition aux multiples orientations, qui se recherche pour s’unifier, mais qui n’y arrive pas vu l’absence d’une assise sociale solide. Le résultat est qu’elle a laissé

le terrain vide ou les vestiges des « Destouriens », et le reste des RCDistes en ont profité pour réapparaitre en plein jour guidé par un Béji ElCaid Essebsi qui rêve d’être

un 2ème Bourguiba.

– Des médias qui crient au loup, mais qui continuent à jouer la duplicité à tous les niveaux. Ils cachent leurs orientations idéologiques et politiques sous le couvert de

l’indépendance des médias. Ils sont restés fidèles juste à la sauvegarde de leurs intérêts commerciaux et financiers, avec pour prétexte la liberté d’expression et les lois de la concurrence.

Mais si on creuse un peu, on distingue la division de la société en 2 tendances contradictoires et qui mènent à une voie sans issue:

1) Une orientation de droite qui regroupe les islamistes, les parties de centre droit, les libéraux, les classes bourgeoises, la classe moyenne capitaliste.

2) Une orientation de gauche qui regroupe les progressistes, les partis de gauche, les partis nationalistes arabes, la majorité silencieuse laïque, la jeunesse petite bourgeoise, les syndicats, les centristes de gauche.

Chaque tendance cache finalement la volonté d’imposer un modèle de société précis. La 1ère tendance veut créer une société islamique, avec un Etat religieux ou plutôt un Etat Islamique, qui repose sur une interprétation particulière de l’Islam, l’application de la Chariaa comme fondement de toute législation, et la monopolisation. Avons-nous aboli une dictature pour la remplacer par une autre dictature?!

La 2ème tendance veut créer une société qui est une mauvaise copie de la société occidentale, avec une permissivité totale qui se fracasse contre notre réalité arabo-musulmane, ou encore avec des valeurs mythiques comme la liberté d’expression absolue, comme la démocratie qui n’existe nulle part sauf travestie par la politique et corrompue par l’argent, ou le rêve de la jeunesse porteuse de l’avenir….etc.

Malheureusement les deux groupes ont évité consciemment ou non de préciser le modèle de système économique de base sur lequel va reposer le développement de toute société.

Dans le 1er groupe, les Islamiste qui dominent actuellement le pouvoir, brandissent la Chariaa et le coran comme recettes miracles pour tout résoudre. Mais sans fournir plus de détails, ni au moins une expérience qui a eu lieu. A défaut, comme l’a fait l’Iran ou les autres pays dit Islamistes, ils s’accommoderont facilement du système capitalisme existant.

Quand au 2ème groupe, ils prônent de continuer avec le système économique existant qui est le libéralisme économique, qui s’est avéré en Tunisie pire que n’importe quel autre système capitaliste appliqué dans le monde. Pire, les partisans à ce groupe sont prêts consciemment ou inconsciemment à livrer le pays à une nouvelle colonisation mais volontaire et à distance. Le plus désolent est qu’on ne décèle aucune lueur d’espoir de la part des intellectuels qui sont supposé montrer les possibles voies de salut à la société. Il n’y a jusqu’à maintenant aucune tentative connue de tracer l’esquisse d’une 3ème voie, d’une voie autre, ou au moins une voie

de synthèse.

Pourtant il y a de part le monde des pays qui essayent de se frayer une voie différente entre le capitalisme sauvage et inhumain et un socialisme à la russe qui abolie la liberté et impose une dictature impitoyable.

Il y a aujourd’hui plusieurs pays qu’on appelle les pays émergents qui avancent surement en combinant un régime politique autoritaire et une économie qui se base sur les lois du marché et de la concurrence. A l’évidence l’expérience de ces pays a abouti à d’excellents résultats.

Economiquement, ils sont arrivé à concurrencer sérieusement les pays les plus développés, au moins de grignoter des pans entiers de leur pouvoir. Socialement, ils ont assurés une augmentation du niveau de vie de leur population appréciable. Politiquement, ils assurent jusqu’à maintenant une stabilité à toute épreuve avec l’application.

Beaucoup d’activistes politiques et de partis politiques refusent l’adhésion à une idéologie quelconque. Ils ignorent qu’ils trompent les gens et qu’on est toujours situé politiquement quelque part qu’on le veuille ou non ! D’autres par contre, veulent inventer de nouveau le fil à couper le beurre, au nom de l’exception Tunisienne.

Entre le nombrilisme et l’hypocrisie, il y a certainement beaucoup de Tunisiens (des jeunes, des hommes et des femmes du peuple, des intellectuels, des techniciens, des

spécialistes….etc, brefs des Tunisiens compétents et enthousiastes) qui peuvent tirer profit de beaucoup d’expériences réussies dans plusieurs pays dans le monde. Voilà ou réside l’espoir.

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