Oui, nous ne sommes pas grand-chose et pourtant l’oubli est grand. L’homme oublie qu’il n’est rienIl oublie qu’il est homme
Il oublie ses déboires et ses faiblesses
Il oublie ses rêves et ses promesses
Je ne veux plus les regarder
Je les ai assez comptés ces morts alignés
Je ne veux plus les regarder
Je les ai assez pleurés ces hommes estropiés
Des balles tueuses ont entamé leur danse macabre abattant hommes, femmes et enfants.
Des hommes amoindris mais fiers sortis dire non au tyran.
Je ferme les yeux pour un instant.
Le ciel est traîtrise et mécréance, les idées portées à l’échafaud.
Pourtant des hommes courageux avancent leurs vies pour les idéaux.
Sommes –nous pour autant après ce vil carnage libres dignes et loyaux ?
Que serait la loyauté si elle ne s’abreuve pas de dévouement et de respect ?
Que serait la dignité si elle n’éructe pas l’honneur et encore l’honneur ?
Que serait la liberté si elle verse dans la compromission et l’abandon de ses idées ?
Je revois encore en liberté leurs bourreaux sans avoir à s’inquiéter
Je revois des hommes autrefois dignes s’abaisser
Je revois des petits fricoter avec des géants
Pour en faire des nains et des moins que rien
Chacals renards ou courbeaux s’abattent en même temps
Razzia sans Razia
Tout simplement une horde de loups qui ne rencontrent encore que des loups.