Les vrais dessous de la Révolution tunisienne sont ses morts et ses blessés pour la dignité de leur peuple

Honte à tous ceux qui se livrent aujourd’hui à un exercice révisionniste obséquieux et criminel de la Révolution tunisienne et qui assimilent ses morts et ses blessés à une portion congrue, à de simples émeutiers des cités qui brûlent les voitures ou crament les poubelles.Leur sang est celui que les damnés de la terre ont versé pour que vive la Tunisie libéré du joug de l’affairisme et de l’indignité humaine.

Il est celui de la résistance des millions d’anonymes au despotisme et à l’autoritarisme sanguinaire de l’ancien Néron et certainement pas celui des affidés de l’ancien despote et encore moins celui qui en sont les premiers bénéficiaires aujourd’hui en l’occurrence les islamistes-terroristes-charognards. Il est celui de la souffrance de la Tunisie depuis 23 ans et plus des régions déshéritées et « ostraciées », Thala, Kasserine, Gafsa, Sidi Bouzid son épicentre, de sa misère, des conditions de vie attentatoires à la dignité humaine, des injustices et les inégalités qui la frappent depuis toujours. Abattus et blessés lâchement par les sbires de l’ancien despote, leur sang rouge et blanc, celui des patriotes tombés sur le champ de bataille ne doit pas nourrir aujourd’hui les fantasmes des partisans de l’ancien régime et de la Troïka.

En effet, nombreux sont aujourd’hui ceux qui cherchent à discréditer la Révolution des Indignés, à la vider de sa substance, comme si ces morts et blessés n’existaient pas et qui ne sont que de la racaille qui avait ce qu’elle méritait. En jetant l’opprobre sur elle et stigmatisant les victimes, devenues coupables, on veut faire croire aux tunisiens que leurs bourreaux d’hier sont innocents et qu’ils sont les vraies victimes d’un complot ourdi par les forces occultes, mais dès lors où des femmes et des hommes sont morts et blessés, la théorie du complot ne résiste à aucun examen des faits. Comme si sous Ben Ali, les millions de laissés pour compte et de désœuvrés n’avaient aucune raison légitime de crier leur désespoir à la face du monde et de faire le choix de mourir dans la dignité plutôt que de vivre dans l’indignité.

Le sang coulé est le prix de leur honneur et leur rejet de l’ignominie des obligés du système clientéliste de l’ancienne mafia. Il est celui de la honte de ceux qui se drapent dans la vertu pour se refaire une virginité. Il est la preuve indéfectible de l’existence d’un système mafieux qui a ruiné et affamé le peuple pour engraisser les piranhas. Il est aussi le témoignage indéfectible de l’univers liberticide dans lequel vivait les tunisiens. Un univers répressif, carcéral, miséreux, d’abus de privilèges, népotique, corrompu jusqu’à la moelle, de l’exclusion sociale, des inégalités géographiques, des contrastes, des richesses tapageuses et insolentes, des évasions fiscales, des fuites de capitaux, de l’enrichissement sans cause, du culte de la personnalité, du maraboutisme, de l’occultisme. Celui du racket institué en mode de gouvernement.

Ce sang que les laudateurs et nostalgiques de l’ancien régime se plaisent à polluer et salir pour réhabiliter l’homme à l’origine de tous les malheurs du peuple tunisien depuis 1987 jusqu’à nos jours. Comme si cet homme était innocent de tous ces crimes passé et présents, c’est à cause de lui si la Tunisie s’enlise dans la pire crise de son histoire. En usant d’aussi grosses ficelles négationnistes et « complotistes », l’on cherche simplement à effacer de la mémoire tunisienne la plus belle page jamais écrite dans son histoire politique et humaine depuis la fondation de Carthage. Le sang des braves morts et blessés décrié par les contre-révolutionnaires et par tous les apprentis-sorciers révisionnistes sera un jour prochain le catalyseur qui permettra au pays de renaître de ses cendres. Il irrigue la terre tunisienne de la sève de la dignité humaine.

Il est la mamelle et la source nourricière des héritiers d’Hannibal, d’ibn Khaldoun, de Saint-Augustin, de la Kahina, de Bourguiba, et de toutes ces femmes et hommes qui ont fait sa gloire et sa splendeur. Il est le musée vivant de la Tunisie et son Graal. Synonyme de dignité, travail, égalité, liberté et fraternité républicaine. Les vrais dessous de la Révolution tunisienne sont ce cours, cette rivière claire, pure et limpide à laquelle doit s’abreuver désormais chaque tunisienne et tunisien amoureux de sa patrie.

Le pire affront infligé à tous ces morts et blessés est de laisser les ennemis passés et présents de la Tunisie puiser l’eau purificatrice de leurs âmes noires à cette rivière sacrée. Il est le sang du peuple et ne sera jamais celui qui doit porter au faîte de la gloire les antipatriotes. Le sang des braves a coulé pour la fierté d’un peuple, demain il sera celui de sa liberté soyons-en assurés. Il n’y a pas pire crime que de profaner et salir le sang du peuple. En conclusion, les vrais dessous de la Révolution tunisienne sont ceux des fondations sur lesquelles doit être bâtie la Nouvelle Tunisie irriguée par le sang des vrais héros, de son combat contre les oppressions, l’ultra libéralisme, les abus de droit et l’exploitation intolérable de l’homme par l’homme. Contre le pouvoir indécent de l’argent contre l’éthique et la morale humaine. Celui-là même que tente de leur imposer de nouveau insidieusement la Troïka de la barbarie humaine.

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