Les plaines de Ain Draham, une montagne de potentiel

La délégation de Ain Draham, pour ceux qui ne la connaissent pas, est la plus importante zone forestière et montagneuse de la Tunisie, offrant des ressources hydriques et une biodiversité très généreuse.Ses collines de la chaîne Khemir cachent à tous les amateurs de ses paysages somptueux un autre relief bien méconnu des visiteurs, à savoir les plaines de Tebainia. Une zone de 15000 ha, se démarque de toute la région par un micro climat et une fertilité particulièrement propices à l’exploitation agricole à grande échelle et à forte valeur économique.

Et comme c’est la coutume pour la population locale de subir les pires catastrophes politiques de l’histoire post-coloniale du pays, la biodiversité générationnelle est réduite par conséquent à la seule classe du quatrième âge.

Je n’aurais jamais pu découvrir ce potentiel naturel sans avoir abordé une discussion avec des représentants de la société civile locale qui m’ont aussitôt présenté une étude de projet socio-économique dans cette région, établi dans un élan de développement durable et qui l’ont bien entendu communiqué aux autorités locales et même jusqu’ à certains ministres et députés.

Ce projet prévoit d’exploiter seulement une superficie de 5000 ha des 15000 ha cités ci-dessus. Répartis sur un ensemble de lotissements agricoles de 10 ha chacun, des plantations de forte valeur ajoutée comme les Châtaignes, les pistachiers et les cerisiers peuvent voir le jour dans le cadre de contrats de location ou de gestion d’exploitation au profit de 800 jeunes diplômés de la région et générant plus de 12000 emplois permanents et saisonniers.

Les caractéristiques biologiques de la terre étudiée permettent aussi le développement de cultures céréalières, d’oliviers, d’arbustes de tout genre, sans oublier l’élevage.

Sur le plan administratif, il est à noter que le premier obstacle pour la réalisation de ce projet très réaliste se matérialise par la reclassification de la zone dite forestière en zone agricole pouvant abriter une zone industrielle de 70 Ha selon l’étude, qui permettrait la transformation des produits et leur commercialisation dans des conditions et des normes d’emballage internationales. En plus du taux d’employabilité qu’offre cette industrie, il va de soi de parler du secteur des services qui connaitrait un essor accompagnant cette dynamique, allant des unités d’hébergement jusqu’aux institutions de formation, ou encore une plateforme commerciale pour toute la partie nord ouest pouvant même atteindre le pays voisin.

Sur le plan financier, un accès aux crédits d’investissement sur hypothèque ou sur d’autres formes de garanties est primordial pour que ce projet voie le jour, mis à part des finances publiques et des manœuvres d’aménagement du territoire et des infrastructures nécessaires.

Encore une voix qui peine à faire parvenir ses ondes malgré l’écho des montagnes.

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