Le paradoxe tunisien

Désormais sa seigneurie, la femme tunisienne porte des pantalons, alors que davantage d’hommes se mettent en robes. »

Maintenant que les choses vont beaucoup mieux, grâce à une révolution qui serait -dit-on- passée par là, que le wagon aurait repris les rails après avoir débarqués la moitié des détritus de Shanghai et de Pékin dans le port de Rades, que les bananiers de l’Amérique latine et les pommiers du Golan pondent leurs fruits directement dans les souks tunisiens, que nos commerçants sont devenus les plus fervents défenseurs de la révolution culturelle de Mao tsé toung et de celle du grand Ché, que ces mêmes commerçants peuvent à loisir dire merde au ministre et à sa liste de révision des prix, que l’élève, au lycée peut désormais dire casse-toi pov’con à son professeur et à son cours, que le citoyen peut maintenant faire un bras d’honneur à monsieur l’agent du rond point qui a un peu perdu de sa rondeur, que l’ouvrier peut enfin griller une tige sur la chêne de production, sous le nez du contremaitre, que les commerces parallèles pullulent à tous les coins des rues et des avenues, que les constructions anarchiques poussent comme des champignons en toute impunité, que les arbres centenaires sont coupés sans scrupules dans les forêts m’ta3 elbilic, que le fonctionnaire est autorisé de prendre plus d’un dimanche par semaine pour aller enterrer sa belle grand-mère autant de fois qu’il le désire, que les patrons, chefs, directeurs, PDGs et DGAs ne servent plus là que pour ramasser les pots cassés et à éteindre la lumière avant de fermer la boutique désertée par les élèves, les étudiants, les profs, les ouvriers, les touristes, les consommateurs et les investisseurs, que les chefs des journaux peuvent maintenant et sans problèmes de conscience montrer en plein une la main de Samy Khethira le champion tuniso-allemand de handball, que le bus de neuf heures peut, depuis, arriver à dix heures moins le quart, que celui de vingt heures peut ne pas arriver du tout, que dans les stades, les spectateurs peuvent envahir la pelouse pour aider leur équipe à perdre…et puis beaucoup d’autres facilités sont actuellement accordées aux citoyens en reconnaissance aux sacrifices consentis lors de ladite révolution comme celle qu’ils peuvent s’autoriser à vivre leurs quotidiens à un rythme effréné dans une croissance négative, un déficit public de la balance des payement sans précédant et une inflation galopante, sautante et trébuchante, maintenant que le secteur des importation vient s’enrichir de variétés nouvelles de produits de consommation en vogue cet an ci dans les milieux non autorisés, je n’en citerai, pour être bref que les produits non périssables tels que les AK47 7, 62 mm. Les haches et les machettes, les plans détaillés de Kabul, le code de la route afghan et le fascicule de bonne conduite du jeune kamikaze, voila le genre de produits que l’on peut utiliser et s’en servir à sa guise, l’occasion venue, par exemple le jour de l’inauguration d’une quelconque Imara à Sidi Amor Bou Khtiwa ou Sidi Amor Bou Hajla ou Bir Ali Ben Khlifa ou Sidi ali Ben Nasrallah et pourquoi pas à Sidi Salah bougabrine, lorsqu’on aura substitué définitivement le rouge sang de notre étendard par un noir obscure, à la mémoire de Abdel Wahab le Saoudien et à ses belles mélodies d’amour à la dévotion jusqu’à la folie de dieu…qui pourtant n’en demande pas tant.

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