Le coeur de Rome n’est pas dans le marbre de son sénat, mais dans le sable de son Colisée

Le véritable cœur de Rome n’est pas dans le marbre du sénat, il est dans le sable du Colisée. Il va leur apporter la mort… et ils vont l’aimer pour ça.Afin de commencer la rédaction de cet article, je voudrais juste faire un rappel de quelques points, qui ne sont points des appréciations personnelles mais juste un constat de faits:

Le modèle de laïcité le plus proche, géographiquement et médiatiquement, est le modèle français.

Les tunisiens s’auto-censurent nos films « made in tunisia » (en famille du moins).

Grand Tunis présente la plus grande concentration urbaine mais toujours garder en esprit qu’une bonne partie est issue de milieu encore très conservateurs.

La liberté d’expression qu’on proclamait le 14 janvier ne concernait en aucun point la liberté artistique.

L’absence de nos artistes engagés connus qui ont preférer laisse place à la « nouvelle génération », sauf que les gens connaissaient ces visages et leur faisaient confiance. « Naaber walla ma naabarchi » est devenu un slogon populaire à un certain moment.

On n’exerce pas la thérapie de choc sur un peuple secoué par la révolution et quelques mois avant des élections qui vont définir son identité qui, rappelons le, déjà prédifinie dans la tête de chacun.

Ben Laden est mort et les médias ne parlent plus de El Qaïda.

On a toujours préviligié le culturel à l’intellectuel.

1/ Concernant ce point, je pense que pas besoin de vous faire un dessin, le tunisien (y compris celui qui vit en France) identifie le mot laïcité au modèle français, qui est loin d’être le modèle à suivre. Une identification renforcée via la première activité visant à la définir, projection du film ni Allah ni maître (Allah est le dieu « perso » de l’Islam).Même quand on a voulu reprendre le coup, on a changé le titre en « Laïcité, Inchallah », un mélange d’ironie et sarcasme, utiliser le Inchallah (si Dieu le veut) à Laïcité, anéantissant sa volonté en quelque sorte. Aucune action sérieuse n’a cherché à identifier la laïcité, ceux qui en parle utilisent des termes que ceux qui savent ce que c’est dèjà la laïcité peuvent comprendre. C’est comme si un medecin essaye de vous expliquer ce que vous avez en utilisant des termes latins. Ceux qui ont gagné les elections ont simplifié le discours pour se faire comprendre, parfois allant même cherher recours au mezoued.

Ce qui m’amène à la conclusion suivante: malheureusement, en Tunisie, nos créations sont crées pour les créateurs.

2/ L’art pour les artistes: je prends l’exemple de nos films, ils sont tournés et produits pour qu’on en parle entre artistes et réalisateurs. Le peuple en parle en disant encore une actrice s’est mis nue et les jeunes cherchent les films en ne regardant que les scènes de nudité, viol. Seul quelques films font écho (making of en est un exemple, qui comme par hasard ne présente aucune scène de nudité). Du coup, comme une habitude se crée, un film sort, il y a du nu et c’est classé dans la tête du tunisien en censuré. On va me dire mais il faut s’ouvrir l’esprit et chercher à comprendre les subtilités du je ne sais quoi, je dis merde. Ce n’est pas à l’ouvrier qui se casse les burnes avec un salaire minable et des factures sur le dos à s’adapter à l’art, c’est aux artistes de s’adapter aux besoins des gens. Si toi, Ô artiste, avec toutes tes études et tes diplômes tu ne puisse comprendre cela comment ose tu exiger du simple citoyen de faire l’effort et chercher à comprendre ton art?

Je me permets ici d’ouvrir une parenthèse, je parlerais de certaines personnes, c’est très caricature ce que je vais dire mais je le dis, les habitués du Lodge et Blanko, je repète c’est très ironique, caricature mais ça aidera certains à voir de quoi je parle. Bein le fond de ma pensé c’est que ces habitués sont des « salafistes à l’opposé », nombre d’amis que j’ai perdu juste pour avoir dit ce que je pense et qui ne va pas dans le sens de ce qu’il veulent, adeptes de l’aggression verbale, géneralement les discussions finissent par: je ne sais pas je perds mon temps avec toi, simpliste, t’es schizo (comme quoi je bois mais par exemple je défends le droit du port du voile). Je me dis des fois si ces personnes qui prêchent l’ouverture d’esprit sont aussi bornées, comment peut on blâmer les salafistes (les vrais cette fois) !

3/ Tout est dans le titre, rien à expliquer, sauf peut être que au lieu de rapprocher les tunisiens via cette proximité, ça a crée des termes comme zrog, nouzou7, jboura… et je prefère ne point s’étaler sur ce point, je me sens honteux des fois que j’ai moi même utilisé ces termes.

4/ En entendant parler la première fois de touche pas à nos créateurs, j’avoue que je m’attendais à voir des gens comme Raouf Ben Yaghlane et peut être Lamine Nahdi et d’autres qui ont toujours eu un oeil critique, qui ont gouté à l’emprisonnement ou se sont vu écarté de la scène artistique vu les positions qu’ils ont tenu par le passé, surprise, un nom inconnu d’une tête inconnue dont l’historique nous est inconnu. Je m’attendais à ce que nos artistes qui ont fait appel à l’intellect (surtout via nos théatres, je pense le seul qui a su garder sa dignité en Tunisie). Nul besoin de faire tourner le couteau, je pense que « el fekra weslet ».

5/ Trop lié au point 4. Je veux juste ajouter qu’on n’a cessé de nous bourrer le mot dans les médias par « la révolution de la jeunesse » et un mot que je hais particulièrement les compétences. Je ne sais plus qui a dit, quand on a 20 ans et qu’on n’a pas d’idéaux, on n’a pas de coeur mais si on les a toujours à 30 ans, c’est qu’on n’a pas de tête. Une jeunesse lancé à la vitesse de la lumière vers le demain qui s’est vite retrouvé vite perdue entre des questions identitaires et autre oubliant les vrais pourquoi de cette révolution.

6/ La, ça concerne plus nos médias, plus particulièrement je fais reférence à la projection du film Persopolis qui très maladroitement vient d’être projeté moins d’un mois des élections. J’arrive toujours pas à comprendre les intentions de cette action, d’autant plus qu’on a vécu une situation similaire et pas plus loin que quelques mois.

7/ Le point le plus… délicat, beaucoup de gens présentent les progressistes comme les porte paroles de l’occident, je veux juste dire que c’est pas eux qui ont bénificié des financements ou du soutien médiatique. C’est pas sur eux que certaines grandes puissances misent. L’avenir, disent ils, est dans l’Islam modéré. Combattre un peu partout dans le monde n’a fait que retourner le peuple de ces pays contre elle alors qu’il est plus simple d’en faire des alliés. Ils savent que le dit Israël ne craint rien des Islamistes qui en 30 ans n’ont rien tenté de sérieux contre lui et ne le fera jamais. Ben Laden, El Qaïda, juste une opération marketing pour vendre une guerre. Nul besoin de revenir sur le 9/11 et sur tous ces doutes sur la véracité de oui/non implication des US dans cet attentat. Tout ça pour dire que c’est pas par hasard qu’on décide de mettre fin à cette opération marketing « anti Islam » pour vendre une autre qui est l’Islam modéré. On verra demain si c’est bien. Moi perso je prèfere toujours pouvoir identifier mes amis de mes ennemis.

8/ Il est grand temps qu’on préviligie l’intellectuel au culturel, de vrais débats. Que nos blogueurs cessent de parler au second degré, de crier la colère ou l’émotion… arrêtez de faire appel à l’intelligence des gens, dévloppez les.

Je laisse l’article ouvert à tout le monde, vous réagissez comme vous voulez.

Article proposé par Sofiane Nsiri

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