Du droit du respect de la dignité humaine dans l’univers carcéral

Le site Wikileaks de son fondateur Julian Assange, publie de nouveaux documents militaires américains sur le traitement dans le centre de gestion de détention de Guantanamo.Ce dernier document datant du 25 octobre, fait état des conditions dégradantes de traitement des détenus considérés comme « des combattants ennemis » non prisonniers de droit commun car étant « des prisonniers de guerres », sur le sol non américain de Guantanamo.

Le seul argument de localisation de cette prison américaine hors de son territoire, justifierait à lui seul que l’administration américaine ait recours à des pratiques de tortures et d’interrogatoire inhumains en violation des conventions de Genève.

La convention de Genève pose les principes fondamentaux du droit humanitaire par des règles de protection des personnes en cas de conflits armés, dans le but de garantir le droit à un traitement humain des populations civiles et des prisonniers de guerre.

Les publications par centaines de wikileaks, tirées du ministère de la défense américaine, présentent « Guantanamo comme étant devenu à juste titre le symbole d’un système occidental de violation des droits de l’homme ».

Mais qu’en est-il pour les prisonniers de droit commun ? Y’a-t-il respect des règles de droit fondamentales pour le droit à la dignité humaines dans l’univers carcéral des Etats-nations ?

Les témoignages dressent un tableau peu glorieux. A commencer par la France qui ayant réservé une partie de soirée à la question sur la chaîne nationale France 2, ouvre le débat en présence de Madame Rachida Dati ex-ministre garde des sceaux et en présence d’ex détenus venus témoigner. Un téléfilm en début de soirée rend bien compte de la situation: des prisons glauques et délabrées, surpeuplées avec des conditions sanitaires et d’hygiènes déplorables. Un droit à la santé pour le détenu conditionné par des procédures lourdes et inadaptées aux situations d’urgence qui sont monnaies courante dans un contexte de détention.

En Tunisie Madame Radhia Nassraoui rend compte de la situation à la télévision tunisienne et dénonce la situation des détenus prisonniers à la prison de la Mornaguia en citant Monsieur Fki diabétique et livré à lui-même sans médicaments ou de Monsieur Mahmoud Ben Allouna qui est transferé sans cesse d’un département à un autre alors qu’il est dans un état de santé critique.

Madame Nassraoui et son époux Monsieur Hamma Hammi, eux-mêmes anciens prisonniers politiques, gardent un mauvais souvenir de matelas infestés de tics, acariens invisibles en tout genre qui collent à la peau, et de cellules pleines de cafards. Des témoignages des pires ignognimies en matière de torture ont été apportés avec des images de reconstitutions insoutenables.

Pourtant et pour finir sur une note un peu plus positive, il existe des Etats qui font figure de bons élèves en ce qui concerne le traitement de leurs détenus, dans le respect de leur droit à un traitement humain. Le Danemark par exemple, qui envisage d’ailleurs l’incarcération comme un recours ultime, fait de la prison un lieu de vie, en vu de permettre au détenu de pouvoir se réinsérer dans la société dès sa remise en liberté. Des modèles de prison à visage humain commencent à voir le jour aux États-Unis où les personnes incarcérées ont droit avoir un animal de compagnie. En France des centres de détentions transitoires avant la remise en liberté, intègre le détenu dans un modèle plus sociétal dans un groupe de détenus doté de responsabilités qui jouissent d’une certaine liberté d’aller et venir clé de leur cellule en main.

Les pays scandinaves ont souvent une avancée considérable en terme de système qui est pensé pour offrir le modèle de société le mieux adapté « dans le meilleur des mondes possible ».

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