Des abonnements à des séances de Pet Therapy sont mis à la disposition de la générosité des particuliers, sociétés et institutions qui, au travers des associations locales, souhaitent aider les enfants démunis de la région du Sahel tunisien dans leur parcours de réussite et de bonheur.Ils s’appellent Ryan, Adam, Doua, Raabia, Yasmine, Mahmoud, Mohamed, Amin, Youssef, Seifeddine… et beaucoup d’autres encore que le destin a rendu «handicapés». Ils ont des difficultés de compréhension et de langage. Ils pointent du doigt pour s’exprimer. Ils ont un contact visuel fuyant. Ils ne savent pas jouer comme les autres enfants de leur âge avec qui ils ont du mal à entrer en relation. Ils n’aiment pas les bruits et les situations nouvelles. Ils ont des difficultés à partager leurs pensées et leurs sentiments. Ils refusent tout contact physique et parfois même les câlins de leur propre mère. Depuis leur plus jeune âge, ces enfants sont diagnostiqués comme souffrant de Troubles Envahissants du Développement (TED),autrement dit de Troubles du Spectre Autistique (TSA). Cette maladie invalidante touche 1 enfant sur 100 dans le monde, dont trois garçons pour une fille. Actuellement, 80% d’entre eux ne sont pas scolarisés. Il en va de même en Tunisie où le suivi de ces enfants reste à la charge d’associations réparties sur tout le territoire, plus au moins bien formées aux nouvelles méthodes pédagogiques. Le tout au désespoir des parents qui n’acceptent pas le diagnostic de cette pathologie.
Pendant longtemps, on a cru que l’autisme était causé par les « mères réfrigérateurs », qui ne donneraient pas à leur enfant assez d’amour et d’attention. Cette théorie est fausse. Et même si on ne connaît toujours pas la cause exacte de l’autisme, les recherches se concentrent actuellement sur deux possibilités: l’une d’origine génétique, et l’autre selon laquelle l’autisme serait déclenché par des toxines présentes dans l’environnement. L’alimentation pourrait ainsi jouer un rôle déterminant.
Les thérapies et les interventions comportementales peuvent cibler des symptômes spécifiques et apporter des améliorations considérables. Dans tous les cas, plus la prise en charge est précoce, plus on obtiendra de résultats.
Depuis quelques années, à coté des thérapies conventionnelles, une nouvelle méthode à été mise au point qui inclue la présence active et la médiation des animaux. On l’appelle la « Pet Therapy ». Au Sahel tunisien, cette méthode est devenue Zoo.Ani.Me.C©. Ce projet de zoothérapie fait partie du programme équestre proposé par le Centre Hippique Mahdia, une école d’équitation affiliée à l’ E.N.G.E.A., cet organisme équestre italien qui, outre ses activités liées aux sports hippiques, opère dans la formation professionnelle, la protection environnementale et le développement du tourisme durable.
La Zoothérapie est une intervention auxiliaire, et non substitutive, aux thérapies conventionnelles, où l’animal joue un rôle d’intermédiaire et de catalyseur entre un zoothérapeute et un patient atteint d’un handicap physique, psychique ou comportemental. Dans la pratique, les activités psychomotrices sont assistées par des animaux, afin de stimuler et d’accélérer les processus d’apprentissage et la croissance de l’enfant dans une médiation triangulaire zoothérapeute-animal-patient. Ces interventions thérapeutiques ont été élaborées en collaboration avec un spécialiste de la santé, le Dr Slim Annabi, psychiatre à Tunis, dans un programme intégré d’Animation, de Thérapie et d’Éducation Animalière avec des singes, des chevaux, des poneys des Mogods (une race tunisienne menacée de disparition),des sloughis -lévriers berbères- et bien d’autres. Cette prise en charge globale, dans un contexte ludique, a pour objectif le développement des différents domaines d’acquisition indispensables à toute intégration sociale et scolaire (compétences sociales, langage, communication non verbale, schéma corporel, reconnaissance d’autrui, acquisition de l’autonomie).
« Joindre l’utile à l’agréable en faisant du bien à ceux qui en ont besoin est notre priorité » nous dit Maria Gabriella Incisa di Camerana, la responsable du centre équestre, d’origine italienne, qui a élu domicile à Mahdia depuis 23 ans. « Dans le cas de ces enfants en particulier, les animaux sont d’une aide précieuse car ils maîtrisent mieux la communication non verbale, l’art de partager ses émotions, que nous. »
Dans le cadre de son projet de sensibilisation et d’aide à l’autisme en Tunisie, Mme Incisa di Camerana vient de présenter sa campagne « BLUE HORSES – Les Chevaux en bleu », qui donne la possibilité aux enfants démunis de la région du Sahel tunisien d’intégrer les séances de zoothérapie hebdomadaires habituellement organisées par les associations locales. Des abonnements ont donc été mis à la disposition de la générosité des particuliers, sociétés et institutions désireux d’aider ces enfants moins chanceux dans leur parcours de réussite et de bonheur. Postés et partagés sur les réseaux sociaux les plus connus, ces carnets de séances de zoothérapie ont déjà suscité l’intérêt de nombreux bienfaiteurs étrangers qui associent souvenir de vacances en Tunisie et bonheur des plus nécessiteux. Le nombre d’adhésions augmente de jour en jour et témoigne de l’affection que nos chers vacanciers portent à ces enfants, dans le « respect du droit » des personnes autistes.
« L’autisme est un trouble envahissant du développement qui entraîne un détachement pathologique de la réalité accompagné d’un repli sur soi, d’une perte de la socialisation, d’une perturbation dans la communication et de désordres comportementaux. Cette campagne est l’occasion d’informer et de sensibiliser le grand public sur les multiples visages de l’autisme » nous précise Mme Gabriella. « C’est aussi l’occasion de briser les préjugés, qui sont le principal obstacle à l’intégration de ces personnes dans notre communauté, et, grâce à la zoothérapie, d’aider ces enfants démunis dans leur chemin de croissance et de bien-être. Le cheval est un animal grégaire qui, ayant besoin d’une vie sociale, autorise les contacts corporels qu’il apprécie. Il réunit les qualités nécessaires à la pulsion d’attachement. Ces qualités -chaleur, odeur, douceur, bercements- sont fondamentales pour le développement harmonieux de l’enfant. Le cheval a l’avantage d’offrir des sollicitations sensorielles de toutes natures, permettant de déclencher chez l’homme un stimulus capable de modifier son développement psychomoteur ».
« La force d’un peuple s’exprime dans sa solidarité, dans l’altruisme du citoyen qui pense aux enfants des autres. Quand l’individu ne vit plus seulement pour lui, mais aussi pour les autres, c’est un signe indéniable de progrès.» (Habib Bourguiba, 7 avril 1958)